Salah
Lamrani, professeur de français dans un collège de Seine-Saint-Denis,
suspendu d'après lui pour ses activités de blogging, a confié à RT les
circonstances de cette décision, en les jugeant inqualifiables.
Dès son embauche au collège Romain-Rolland de Tremblay-en-France en
septembre 2015, le jeune professeur a fait face à des pressions, comme
il l’a souligné dans son interview. «J’ai rapidement été confronté à
des problèmes avec ma direction qui ne tolérait pas mon activisme
syndical au sein de l’établissement et j’ai été franchement soumis à un
harcèlement moral qui m’a amené à me faire prescrire cinq semaines
d’arrêt maladie», a-t-il expliqué.
Durant son absence, la direction a, selon Salah Lamrani,
instrumentalisé son activité de blogueur qui tourne autour du
Moyen-Orient. Durant son temps libre il traduit en effet des discours
de différents hommes politiques, tels qu’un général du Hezbollah,
Bachar el-Assad ou encore Vladimir Poutine, des personnalités qui se
trouvent «en première ligne dans la lutte contre Daesh». Son expérience
avec la Mission laïque française en Egypte, contre laquelle il est
actuellement en procès, n’a pas non plus plu ni à la direction, ni à
certains parents.
«Ainsi, tout ce que je publie sur Internet a été instrumentalisé
contre moi, on a voulu me faire passer pour un danger pour les élèves,
pour un terroriste qui endoctrinait les élèves. Ces accusations ont été
portées contre moi par la direction de l’établissement en présence de
parents d’élèves», a-t-il noté ajoutant que c’est de cette façon que
tout le collège a pris connaissance de ses activités.
Il est ensuite revenu au collège où une atmosphère insidieuse
régnait et à force d’explications, aurait réussi à renverser la
situation en sa faveur. Cependant, Salah Lamrani a rapidement reçu un
arrêté lui signifiant la suspension de son poste pour une durée de
quatre mois sans aucune explication.
En dénonçant cette action qui instrumentalise son activité de
blogueur qui n’a aucune incidence sur son activité d’enseignant, il a
condamné l’état d’urgence, dans le cadre duquel selon lui, «tout
musulman, activiste syndical, toute personne est suspectée, réprimée et
bafouée». «Nous n’avons plus de liberté d’expression», a-t-il conclu.
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