par Hernando CALVO OSPINA, 11/1/2010. Traduit par Armando García, édité par Fausto Giudice, Tlaxcala
Un jour viendra
Il fait déjà l'objet d'une plainte pour crimes contre l’humanité devant la Coupe Pénale Internationale de La Haye. Ce sont des organisations de droits humains qui l'ont déposée. Le fait qu’il soit président empêche qu'on ouvre une enquête contre Álvaro Uribe Vélez.
Les crimes contre l’humanité sont au-dessus de tout crime. Malgré cela, Uribe Vélez a obtenu que plusieurs chefs narcoparamilitares, qui ont commis des milliers de meurtres horribles, soient extradés aux USA sous l’accusation de trafic de drogue.
Il a ainsi évité qu'ils continuent à raconter aux Colombiens comment lui-même, des politiciens de droite, des propriétaires fonciers, des cadres de l'armée et de multinationales ont instauré, tous unis, le terrorisme d'État.
Mais… aujourd'hui, la grande préoccupation du président, du vice-président Santos, de l'ex-ministre de la Défense - un autre Santos- et de beaucoup de « personnalités » est de ne pas être en mauvais termes avec Washington. Ils pourraient, pour une moindre brouille, finir devant un tribunal usaméricain. Les preuves qu'ont remis les paramilitaires et autres ex-fonctionnaires colombiens à la justice usaméricaine sont catégoriques. Et là, on les tient bien gardées, comme c'est la coutume aux USA…
C'est passé inaperçu. Le 24 novembre 2009 a été enregistrée au secrétariat du Sénat colombien « une dénonciation pénale pour délit de trahison de la Patrie » contre Uribe Vélez et des possibles coauteurs. Selon la plainte, les accords militaires signés avec les USA « violent les principes fondamentaux de la Constitution ».
Tant de crimes et de délits ne peuvent rester impunis. Si la justice colombienne ou la Cour Pénale Internationale n'y arrivent pas, un jour peut-être leur complice et protecteur se retournera contre eux. Dès qu’ ils ne serviront plus à Washington, ou que leur image sera devenue indéfendable, ils seront alors traités comme des kleenex.
L'ex-secrétaire d'État US Henry Kissinger l'a dit: « Être notre allié est fatal ».
Menaces valables
Bien qu'il réside en Colombie, c'est la police fédérale usaméricaine, le FBI, qui a fait l'enquête. Dans les heures qui ont suivi sa capture, ses chefs d’inculpation lui ont été notifiés. Le jeune homme est supposé avoir menacé de mort, sur Facebook, les deux fils du président Álvaro Uribe Vélez.
Par un communiqué de la Présidence du 2 décembre, les rejetons disent : « Nous répudions tout acte de terrorisme, tel que l'incitation à l'homicide -indépendamment de sa motivation et de la personne qui le commet ».
Si l'acte du jeune homme était confirmé, il répéterait malheureusement une pratique des dirigeants colombiens. Il est courant de taxer les adversaires politiques légaux de « guérilléros » ou de « terroristes ». Ceux qui ont été assassinés par des « inconnus » sont déjà des centaines.
Cela se fait depuis cinquante ans. Uribe Vélez a multiplié cette aberrante incitation au crime. La personne qui a le plus « mérité » ses attaques est la sénatrice Piedad Córdoba. Son inébranlable initiative d'aide à l'échange de prisonniers entre la guérilla et l'État est une des causes.
La quantité de grossièretés et de menaces proférées sur elle est déconcertante. La plupart se font dans la section « commentaires » des sites des principaux médias. On a identifié sur Facebook 30 groupes qui appellent à attenter à sa vie. Et pas une seule enquête.
Il fait déjà l'objet d'une plainte pour crimes contre l’humanité devant la Coupe Pénale Internationale de La Haye. Ce sont des organisations de droits humains qui l'ont déposée. Le fait qu’il soit président empêche qu'on ouvre une enquête contre Álvaro Uribe Vélez.
Les crimes contre l’humanité sont au-dessus de tout crime. Malgré cela, Uribe Vélez a obtenu que plusieurs chefs narcoparamilitares, qui ont commis des milliers de meurtres horribles, soient extradés aux USA sous l’accusation de trafic de drogue.
Il a ainsi évité qu'ils continuent à raconter aux Colombiens comment lui-même, des politiciens de droite, des propriétaires fonciers, des cadres de l'armée et de multinationales ont instauré, tous unis, le terrorisme d'État.
Mais… aujourd'hui, la grande préoccupation du président, du vice-président Santos, de l'ex-ministre de la Défense - un autre Santos- et de beaucoup de « personnalités » est de ne pas être en mauvais termes avec Washington. Ils pourraient, pour une moindre brouille, finir devant un tribunal usaméricain. Les preuves qu'ont remis les paramilitaires et autres ex-fonctionnaires colombiens à la justice usaméricaine sont catégoriques. Et là, on les tient bien gardées, comme c'est la coutume aux USA…
C'est passé inaperçu. Le 24 novembre 2009 a été enregistrée au secrétariat du Sénat colombien « une dénonciation pénale pour délit de trahison de la Patrie » contre Uribe Vélez et des possibles coauteurs. Selon la plainte, les accords militaires signés avec les USA « violent les principes fondamentaux de la Constitution ».
Tant de crimes et de délits ne peuvent rester impunis. Si la justice colombienne ou la Cour Pénale Internationale n'y arrivent pas, un jour peut-être leur complice et protecteur se retournera contre eux. Dès qu’ ils ne serviront plus à Washington, ou que leur image sera devenue indéfendable, ils seront alors traités comme des kleenex.
L'ex-secrétaire d'État US Henry Kissinger l'a dit: « Être notre allié est fatal ».
Menaces valables
Bien qu'il réside en Colombie, c'est la police fédérale usaméricaine, le FBI, qui a fait l'enquête. Dans les heures qui ont suivi sa capture, ses chefs d’inculpation lui ont été notifiés. Le jeune homme est supposé avoir menacé de mort, sur Facebook, les deux fils du président Álvaro Uribe Vélez.
Par un communiqué de la Présidence du 2 décembre, les rejetons disent : « Nous répudions tout acte de terrorisme, tel que l'incitation à l'homicide -indépendamment de sa motivation et de la personne qui le commet ».
Si l'acte du jeune homme était confirmé, il répéterait malheureusement une pratique des dirigeants colombiens. Il est courant de taxer les adversaires politiques légaux de « guérilléros » ou de « terroristes ». Ceux qui ont été assassinés par des « inconnus » sont déjà des centaines.
Cela se fait depuis cinquante ans. Uribe Vélez a multiplié cette aberrante incitation au crime. La personne qui a le plus « mérité » ses attaques est la sénatrice Piedad Córdoba. Son inébranlable initiative d'aide à l'échange de prisonniers entre la guérilla et l'État est une des causes.
La quantité de grossièretés et de menaces proférées sur elle est déconcertante. La plupart se font dans la section « commentaires » des sites des principaux médias. On a identifié sur Facebook 30 groupes qui appellent à attenter à sa vie. Et pas une seule enquête.
Luis Carlos Galán, un crime d'État de plus ?
Le 18 août 1989, près de Bogota, Luis Carlos Galán, candidat à la présidence de Colombie, était assassiné
Ce dirigeant politique fut un des quatre candidats assassinés à cette époque.
Dans chaque cas, presque immédiatement, sans un minimum d'enquête, le chef du Département Administratif de Sécurité, le DAS, Miguel Bat Márquez, assurait que le responsable était le narcotrafiquant Pablo Escobar, chef du fameux Cartel de Medellín.
Presque personne n'osait douter de la parole « du meilleur policier du monde », comme l'avait nommé Washington. Il menait une guerre sans merci contre celui que Washington appelait le « pire criminel du monde ».
Comme on le sait, le cartel de Cali, aussi ennemi d'Escobar, livrait des informations à Maza. Par une de ces « coïncidences de la vie », le général était marié avec une parente d'un des principaux parrains de Cali. Détails sans importance…
Le 18 août 2009, à quelques heures de la prescription du meurtre de Galán, un des rares juges honnêtes et courageux de Colombie a ordonné la détention du Maza Márquez, déjà retraité.
Il l'a fait sur base du témoignage du chef narcoparamilitaire Ernesto Báez, qui a assuré que le policier « incorruptible » et « honnête » était derrière la mort de Galán.
Pablo Escobar a été responsable de centaines de crimes et d'assassinats. Mais beaucoup de ceux qu'ont commis de hauts responsables de l'État lui ont été attribués. Celui de Galán n'est qu'un échantillon.
Le 18 août 1989, près de Bogota, Luis Carlos Galán, candidat à la présidence de Colombie, était assassiné
Ce dirigeant politique fut un des quatre candidats assassinés à cette époque.
Dans chaque cas, presque immédiatement, sans un minimum d'enquête, le chef du Département Administratif de Sécurité, le DAS, Miguel Bat Márquez, assurait que le responsable était le narcotrafiquant Pablo Escobar, chef du fameux Cartel de Medellín.
Presque personne n'osait douter de la parole « du meilleur policier du monde », comme l'avait nommé Washington. Il menait une guerre sans merci contre celui que Washington appelait le « pire criminel du monde ».
Comme on le sait, le cartel de Cali, aussi ennemi d'Escobar, livrait des informations à Maza. Par une de ces « coïncidences de la vie », le général était marié avec une parente d'un des principaux parrains de Cali. Détails sans importance…
Le 18 août 2009, à quelques heures de la prescription du meurtre de Galán, un des rares juges honnêtes et courageux de Colombie a ordonné la détention du Maza Márquez, déjà retraité.
Il l'a fait sur base du témoignage du chef narcoparamilitaire Ernesto Báez, qui a assuré que le policier « incorruptible » et « honnête » était derrière la mort de Galán.
Pablo Escobar a été responsable de centaines de crimes et d'assassinats. Mais beaucoup de ceux qu'ont commis de hauts responsables de l'État lui ont été attribués. Celui de Galán n'est qu'un échantillon.
Prisonniers politiques et de guerre
En Colombie il y a environ sept mille (7.000) prisonniers politiques et de guerre. Presque tous torturés. Femmes et hommes. Noirs, Indiens, mulâtres… syndicalistes, étudiants, guérilleros, paysans, enseignants, intellectuels…
Miguel Ángel Beltrán Villegas est l'un d'eux. À la demande de Bogotá, ce sociologue a été arrêté à Mexico le 22 mai 2009. Il y résidait en tant qu’universitaire invité. On allégua qu'il était membre des FARC.
Après avoir été torturé, il fut extradé - en violation des conventions entre les deux pays qui interdisent de le faire pour motifs politiques.
Le 23 décembre 2009, dans la nuit, Beltrán Villegas a été sorti de sa cellule de la prison Modelo de Bogotá. Selon des témoins, la seule explication qu'on lui a donnée est qu'il « serait transféré vers des terres froides ».
Aucune autorité n'a informé sa famille ou ses avocats de son transfert.
On ignorait à la date du 7 janvier où il se trouvait. Il a disparu.
Si à Cuba un contre-révolutionnaire est arrêté, la nouvelle fait le tour du monde et l'Union Européenne menace d'appliquer des sanctions. Si au Venezuela un « opposant » enfreint les lois et est arrêté, la presse mondiale se scandalise devant la « répression chaviste ».
Le gouvernement colombien étant un humble serviteur de Washington, les grands médias qui créent l'opinion font comme si de rien n'était. C'est comme si ces combattants populaires et révolutionnaires n'existaient pas. Ou s’ils méritaient ce qui leur arrive...
En Colombie il y a environ sept mille (7.000) prisonniers politiques et de guerre. Presque tous torturés. Femmes et hommes. Noirs, Indiens, mulâtres… syndicalistes, étudiants, guérilleros, paysans, enseignants, intellectuels…
Miguel Ángel Beltrán Villegas est l'un d'eux. À la demande de Bogotá, ce sociologue a été arrêté à Mexico le 22 mai 2009. Il y résidait en tant qu’universitaire invité. On allégua qu'il était membre des FARC.
Après avoir été torturé, il fut extradé - en violation des conventions entre les deux pays qui interdisent de le faire pour motifs politiques.
Le 23 décembre 2009, dans la nuit, Beltrán Villegas a été sorti de sa cellule de la prison Modelo de Bogotá. Selon des témoins, la seule explication qu'on lui a donnée est qu'il « serait transféré vers des terres froides ».
Aucune autorité n'a informé sa famille ou ses avocats de son transfert.
On ignorait à la date du 7 janvier où il se trouvait. Il a disparu.
Si à Cuba un contre-révolutionnaire est arrêté, la nouvelle fait le tour du monde et l'Union Européenne menace d'appliquer des sanctions. Si au Venezuela un « opposant » enfreint les lois et est arrêté, la presse mondiale se scandalise devant la « répression chaviste ».
Le gouvernement colombien étant un humble serviteur de Washington, les grands médias qui créent l'opinion font comme si de rien n'était. C'est comme si ces combattants populaires et révolutionnaires n'existaient pas. Ou s’ils méritaient ce qui leur arrive...
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