L'Espagne inaugure la première présidence tournante de l'UE post-Lisbonne.
Des immigrés se font tirer de dessus, le gouvernement italien s’en contrefiche, et que font les dirigeants européens ? Ils se la ferment ! Quelle bande de nazes ! C’est pas possible cette histoire.
Que s’est-il passé à Rosarno, petite ville de Calabre ? On ne sait pas exactement, mais on a tout compris. Le racisme le plus abject et le plus violent, en toute tranquillité. Dans une région dominée par la mafia, on a tiré sur des hommes, parce qu’ils sont africains, et qu’on ne veut pas les payer pour le travail qu’ils ont fait. Et pendant ce temps, les Européens enfilent des perles.
Kamal, un Marocain résume au journal La Repubblica : « Ces types nous tiraient dessus comme s'ils étaient à la fête foraine, et ils riaient. Je hurlais, d'autres voitures sont passées mais personne ne s'est arrêté, personne n'a appelé la police ».
Là-bas, c’est la plaine de Gioa Tauro, l’un des paradis des mandarines et des oranges. On y compte 1200 entreprises agricoles, et chaque année, quelques milliers de travailleurs immigrés y débarquent, essentiellement d’Afrique, pour la récolte qui s’étale entre décembre et mars. Ces travailleurs vivent dans la misère la plus absolue, hébergés dans des usines désaffectées ou d’anciens silos, sans eau, ni électricité, ni sanitaires. Le salaire ? 25 euros pour des journées de dix à quatorze heures, et la mafia du coin, la ’Ndrangheta, qui contrôle le marché des agrumes, envoie ses sbires pour piquer 5 euros au passage.
Ca dure depuis des années, et ça nous permet de trouver les belles mandarines sur les marchés pour Noël. De ce que je lis, tout ceci est parfaitement connu : sur 20 000 ouvriers agricoles saisonniers employés en 2008, seuls 6 400 étaient légalement autorisés.
Cette année, c’était trop. Trop dur, trop misérable, trop de retard dans les salaires. Les boss locaux ont joué la provoc’ à fond, pour amener un début de protestation, et les marlous de la mafia ont lâchés leurs bandes de racistes.
Aujourd'hui, ces travailleurs s’enfuient comme ils peuvent, cherchant à sauver leur peau. D’autres sont évacués comme des réfugiés, et d’autres doivent rester, car ils n’ont rien et n’ont pas été payés. Laura Boldrini, porte-parole du Haut commissariat pour les réfugiés en Italie, explique : « Ils ont peur. A Rosarno, ils ne se sentent plus en sécurité mais ils sont nombreux à ne pas avoir reçu leur paie. Or, cet argent, ils en ont un besoin désespéré. »
Roberto Maroni, le ministre de l’Intérieur, issu du parti extrémiste La Ligue du Nord, ne fera rien, se complaisant à constater « le signe d’une trop grande tolérance envers les clandestins ». Le gouvernement d’une économie pourrie par la mafia, et qui voit ses travailleurs immigrés lynchés, a d’autres préoccupations. Il faut vraiment que la Gauche italienne soit indécrottable pour le Berlusconi Circus reste aux affaires. Donc, rien de viendra des autorités italiennes.
Alors, il faut très clairement se tourner vers les dirigeants européens pour leur poser cette question simple : Vous attendez quoi pour vous secouer la couenne ?Ce sont les droits de l’homme qui sont en jeu, fondamentalement. Il est impossible d’accepter que des actes de cette gravité, criminelle, restent sans suite, à part l’enquête bidon que fera semblant de conduire Maroni. Les Européens doivent exiger une enquête approfondie, et sur tous les aspects de cette affaire. Ils doivent envoyer dès demain leurs agents sur place pour voir comment vivent ces travailleurs, vérifier quel est leur état de santé, obtenir le juste paiement de leur travail, et enquêter sur le rôle de la police.
L’Europe a maintenant trois présidents : notre ami Van Rompuy, fraîchement installé qui a là une magnifique occasion pour imposer son autorité, Zapatero du fait de la présidence espagnole et Barroso, pour la commission. Alors, c'est très simple : on les colle tous les trois dans un avion et ils sont demain à Rosarno.
Je sais bien qu’ils ne feront rien. Eh bien, ils souscrivent à l’injustice, ils tolèrent le crime, et ils ridiculisent l’Europe à la face du monde.
Le seul qu’on ait entendu, c’est le Pape. Oh, le Pape, t’es mon pote...
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